jeudi 23 février 2012

Otto ou la symbolique de l’ours en peluche

Critique par Denis Messelet - À pas contés. Parvis Saint-Jean, Dijon

 

C’est dur la vie, lorsqu’on est un ours en peluche fabriqué dans les ateliers de l’Allemagne nazie, offert en cadeau d’anniversaire à un jeune garçon juif, puis ballotté au gré de l’Histoire entre les bombardements et les rafles pour se retrouver, 70 ans plus tard dans les rayons d’un prêteur sur gage new-yorkais.

Miracle de l’innocence ou volonté supérieure, Otto l’ours finira par retrouver les bras de David, son légitime propriétaire. On imagine aisément tout ce qu’une telle aventure comporte de leçons, de morales, et de lectures : symbolique, allégorique, analytique…

Un symbole

La Compagnie O’navio, avec Otto, autobiographie d’un ours en peluche, offre une vision saisissante et inédite des thèmes éternels du Bien et du Mal. Grâce à un astucieux système de marionnettes grandeur nature et un décor modulable, ils évoquent avec brio la période nazie et ses abominables conséquences, utilisant l’ours Otto comme acteur, témoin, et finalement lien entre les générations, les nations, les religions. L’ours Otto apparaît, au bout du compte, en symbole de réconciliation, de rédemption et de pardon.

C’est un spectacle superbe, malgré son apparente noirceur, auquel ont pu assister les jeunes spectateurs d’A pas contés, mais on doit se poser la question : s’agissant d’un spectacle classé “moyens”, c’est-à-dire à partir de7 ans, les plus jeunes ont-ils compris les différents messages ? On peut en douter, attendu que le spectacle est quasiment muet, et qu’il faut un léger temps d’adaptation pour bien différencier les personnages des marionnettistes.

Ces réserves émises, Otto n’en demeure pas moins un spectacle de haute tenue et à l’évident intérêt pédagogique. A condition qu’il soit explicité par les parents ou les enseignants.

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